Après une nuit très agitée, la manifestation de colère contre la
décision interdisant les prières nocturnes collectives dans les mosquées est
étouffée à coup de gaz lacrymogène. Les jeunes étaient fortement
mobilisés dans la rue, notamment devant le gouvernorat.
A l’occasion d’une rencontre
tenue mardi avec les responsables religieux, le préfet de Kankan, Amara Lamine
Soumah, avait prévenu : « à l’issue de notre rencontre, on va
faire la rencontre avec la sécurité. Ceux qui vont se permettre de ne pas obéir
aux décisions du pouvoir central, ils vont être sanctionnés. Ça, il faut qu’on
vous le dise. L’Etat est là pour notre bien-être, pour notre santé… »
Dans la nuit du mardi à mercredi
5 mai 2021, soit le même jour, de nombreux jeunes de la commune urbaine
de Kankan ont commencé à manifester pour protester contre la
décision du secrétariat général des affaires religieuses, interdisant la
prière nocturne en cette fin du mois de carême. Dans la foulée, les
manifestants se sont rendus chez le patriarche pour le décrier, ensuite
au commissariat central de police où ils ont jeté des pierres contre les
installations. « J'ai été victime d'attaques de la part de
certains groupes d'individus. Ils sont venus jeter des pierres partout chez
moi. Je ne sais pas pourquoi. Mais grâce à l'intervention des services de
sécurité, toute ma famille a été épargnée », explique El hadj Karamo
Bangaly Kaba, le premier imam de la grande mosquée de Kankan. Alors
qu’il est midi en Guinée, le calme est revenu dans la cité.
Mohamed Slem Camara, correspondant FIM FM Guinée