L’Alliance nationale pour l’Alternance démocratique (ANAD) se dit indignée par les derniers développements de l’actualité nationale. L’interdiction faite à Foniké Menguè, coordinateur national du FNDC, et les poursuites judiciaires contre le syndicaliste Abdoulaye Sow ne sont pas du goût de l’ANAD. Cette alliance politique dénonce les nombreux agissements de la junte militaire qui a pris le pouvoir le 5 septembre 2021.
Ci-dessous la déclaration publiée par l’ANAD ce mercredi, 20
juillet 2022.
L’ANAD proteste avec
force contre l’interdiction de sortie du pays du coordinateur du FNDC, Oumar
Sylla alias Foniké Menguè et l’incarcération du Secrétaire Général de la
Fédération Syndicale Autonome des Banques, Assurances et micro finances de
Guinée (FESABAG), Abdoulaye Sow.
Peut-on encore parler de justice sous ce régime, alors que
des libertés fondamentales sont remises en cause ? Comment ne pas être dans
l’émotion de l’indignation face à un pouvoir aveugle, injuste et brutal puisque
le refus de la liberté de mouvement ou de l’exercice du droit syndical, imposé
illégalement à un citoyen, est aussi une violence contre les droits humains ?
La colère de l’ANAD est aussi dans le ressentiment face à un
pouvoir qui, dans son essoufflement, malmène l’état de droit et dérive vers une
posture autoritaire avec la volonté de mettre la nation sous son joug. L’ANAD
s’inquiète ainsi de l’allongement dangereux de la liste d’atteintes aux droits
fondamentaux qui risque de porter un coup fatal aux efforts de médiation de la
CEDEAO. Libertés de voyager et de s’exprimer entravées.
Manifestations pacifiques interdites. Intimidations, arrestations
et embastillement, sans fondement légal, des acteurs de la société civile, des leaders
politiques et syndicaux. Confiscation et destruction des biens de leaders
politiques et harcèlement judiciaire sur la base d’accusations fantaisistes
contre leur moralité. Mais plus grave : la Charte de la transition, gardienne
de nos droits et libertés fondamentales pendant cette période d’exception, est,
elle-même, violée de façon délibérée et répétée.
Face à ces violations outrageantes, l’indignation ne suffit
pas. Il faut lutter fermement contre les atteintes graves à nos libertés. Il
faut agir avec détermination et persévérance pour protéger l’état de droit pour
la mémoire de ceux qui ont payé de leur vie pour ce combat, ou qui sont
emprisonnés ou encore ont choisi le chemin de l’exil. C’est pourquoi, l’ANAD
appelle toutes les forces vives de la nation à faire bloc afin de contrer la
déraison des dirigeants de la junte qui montrent, sans plus se cacher, la face
outrageusement autoritaire de son pouvoir.
L’acharnement contre le FNDC est aussi contre l’ANAD comme il
est contre tous ceux qui défendent la République et la démocratie. Il est à
dessein pour compromettre les chances de succès du dialogue qui doit être
engagé sous les auspices du médiateur désigné par la CEDEAO. Les forces vives
de la nation doivent donc être vigilantes à l'égard des stratagèmes de ceux qui
veulent se maintenir coûte que coûte au pouvoir et résister, avec persévérance,
aux forces hostiles au retour à l’ordre constitutionnel.
Ensemble, protégeons nos libertés fondamentales par le
retour à l’ordre constitutionnel !
Vive la République ! Vive la démocratie !
Fait à Conakry le 20
Juillet 2022
L'Alliance Nationale
pour l'Alternance et la Démocratie